En pratiquant avec attention des mouvements nous observons et pouvons sentir les crispations inutiles qui créent des dysfonctionnements, engendrent des douleurs, voire des pathologies.
En changeant nos habitudes, nous faisons place au changement physique, psychique et comportemental dans le quotidien et dans la durée.
Chacun d’entre nous est amené dans toutes les circonstances de la vie à trouver et retrouver son axe vertical et son équilibre pour être debout, assis, pour marcher et accomplir tâches et activités.
C’est un travail adaptatif de chaque instant qui fait appel à notre «6ème sens», la proprioception, la sensibilité très profonde du corps à lui même.
Elle permet de prévenir les effets de l’usure du cartilage articulaire (arthrose), du surmenage musculaire et tendineux (contractures, tendinites etc.) et des divers problèmes liés à la posture.
Les mouvements sont simples ou complexes, inhabituels, variés mais avant tout pensés dans le respect de la physiologie articulaire et musculaire. Il s’agit juste de faire et non de chercher à bien faire. On oublie les « il faut », « je dois ».
Nous sommes là dans un travail qui relève du subtil dont les maîtres mots sont :
Le pratiquant explore de nouvelles possibilités, parfois oubliées, parfois inconnues jusque là, et agit en douceur sur sa mobilité, sa posture, sa respiration.
Il ouvre lui même la voie au changement, à une autre façon de d’être.
La pratique régulière de la gymnastique holistique assouplit les articulations, détend et tonifie la musculature, équilibre la posture et nous permet d’être en adéquation avec notre physiologie, elle agit donc largement dans le domaine de la prévention.
Il suffit de consacrer une ou deux heures par semaine à la pratique pour donner à notre corps de nouvelles habitudes.
Le corps retrouve son intelligence propre, c’est à dire « cette tendance qui tend à tout remettre en place dès qu’on lui en donne la possibilité ».
La posture change grâce aux les muscles profonds devenus plus toniques ; la respiration est plus profonde, plus oxygénante ; on retrouve de la souplesse, de l’aisance.
Au fil des séances, nous nous approprions des mouvements que nous pouvons pratiquer seuls.
Ce sont des outils précieux pour agir sur les effets et l’installation des troubles liés au stress, à notre mode de vie, à notre activité professionnelle, aux difficultés que nous traversons…
En pratiquant, nous expérimentons et sommes en lien direct avec nos sensations, nos crispations, nos raideurs et nos limitations nous apparaissent, nous agissons dessus par l’intermédiaire des mouvements pour nous réparer, retrouver équilibre et harmonie.
L’aspect ré-éducatif est un autre visage de la gymnastique holistique.
L’esprit agit sur le corps, le corps sur l’esprit, la tension physique sur la tension psychique et inversement. Et cela de manière indissociable.
On sait combien le psychisme agit sur le corps, comment le stress, l’excès de tension, la contrariété, la dépression, l’anxiété, amènent à crisper les mâchoires, les épaules, à bloquer la respiration, à tendre le dos, à avoir mal au ventre…
La gymnastique holistique part toujours du corps, mais prend en considération le fait que les douleurs, les blocages, les limitations agissent sur l’état psychique, sans pour autant se livrer à une quelconque interprétation.
Grâce à la palette de mouvements à disposition, nous cherchons, à assouplir, détendre, soulager, éduquer le corps tout en prenant en considération chaque personne là où elle en est au moment même du cours.
La justesse et la précision d’un geste fait appel à l’usage de nos sens et en particulier, en ce qui concerne la gym holistique, de notre « 6° sens » : la proprioception, définie comme la sensibilité très profonde du corps à lui même. Chacun est à même de la développer, de l’affiner.
Dans la pratique, les temps de pause ponctuent les mouvements, « comment vous sentez vous ? », « Que sentez vous ? »
Ces temps interstitiels permettent de se familiariser avec son propre ressenti, d’y porter une attention sans jugement, et de développer cette sensibilité à nous-même qui nous permet de changer nos habitudes sans s’y contraindre.
Parmi les grandes fonctions du corps humain, la gymnastique holistique porte une attention toute particulière à la respiration.
Cette fonction, étant sous la direction du système nerveux autonome, n’est pas principalement liée à une volonté motrice mais à ce que nous ressentons ou sommes en train de faire ou de vivre.
Son rythme et son amplitude varient en permanence en fonction de notre état physique, psychique et émotionnel et de notre environnement.
La plupart du temps, elle est courte et superficielle, peu oxygènante, reflétant un état de tension excessive, favorisant les tensions musculaires et les états de fatigue.
Dans la pratique de la gymnastique holistique, il ne s’agit pas de faire des exercices respiratoires mais plutôt de revenir à une respiration libre, adaptée au moment présent.
Il s’agit d’être à l’écoute de son propre rythme respiratoire. Le mouvement s’adapte à ce rythme et, petit à petit, la respiration ralentit, s’approfondit, la fatigue s’estompe, la détente peut s’installer.
La détente a de nombreux visages… elle est ici entendue comme un état qui prépare à l’action et non comme une relaxation.
En effet, on peut aussi bien se préparer à une journée bien remplie qu’à une bonne nuit de sommeil, soulager une douleur qui nous irrite, se poser après une dure journée.
Comme la respiration, le tonus et la posture varient en fonction de notre état intérieur. Trouver et retrouver à chaque instant un équilibre entre détente, placement ostéo-articulaire et tonification musculaire est le fondement de ce travail.
La gymnastique holistique s’intéresse à la manière dont la posture et l’usage du corps agissent sur notre environnement, notre rapport aux autres, notre façon d’aborder une situation. Il est un peu désuet de parler de « maintien » ou de « tenue » et pourtant, notre comportement et notre attitude physique sont, avec la parole, notre lien social le plus important.
Un moyen « d’aller vers l’ouverture » c’est-à-dire de se relier au monde, d’être présent
Il ne s’agit donc pas de « se surveiller, de se redresser, se tenir bien» mais de retrouver ce tonus naturel de l’enfance, celui qui nous redonne la grâce qui nous est propre, quels que soient notre morphologie, notre poids, notre taille ou notre âge.
Je vous amène à trouver, grâce aux mouvements que je propose, le tonus juste, différent pour chacun, tenant aussi compte des facteurs extérieurs comme l’heure de la journée, la saison, le contexte.
L’élaboration d’un mouvement ressenti permet de développer notre capacité d’attention et, contrairement à la concentration qui nous focalise sur une action, elle nous fait toucher nos limites, développe une certaine bienveillance envers nous même et ouvre nos possibilités de changement.